
Une publicité diffusée sur une chaîne de télévision publique marocaine, mettant en avant une application de transport, a déclenché une vive polémique dans le secteur du transport urbain et collectif. Des représentants syndicaux ont annoncé leur intention de saisir la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), estimant que cette publicité promeut un service de transport clandestin.
Les syndicats dénoncent une publicité illégale
D’après une source professionnelle contactée par Hespress, des acteurs syndicaux du transport ont pris la décision d’adresser une plainte officielle à la HACA dès dimanche soir, peu après la diffusion de la publicité incriminée. Ils reprochent à cette annonce de promouvoir une activité non réglementée, en contradiction avec les dispositions en vigueur.
Mustapha Chaoune, secrétaire général de l’Organisation Démocratique des Transports et de la Logistique Multimodale, a dénoncé « l’explosion publicitaire des applications de transport » et pointé du doigt « une tolérance inquiétante envers ces services qui opèrent sans licence ». Il a également critiqué la diffusion du spot pendant un programme en prime time sur une chaîne publique, soulignant que cette publicité viole les règles du secteur.
Les travailleurs des applications défendent un modèle d’avenir
De leur côté, les chauffeurs utilisant ces plateformes numériques se réjouissent de cette visibilité médiatique. Pour Hamza T., conducteur affilié à une application de transport, « ces services modernes répondent aux attentes des citoyens et s’imposent comme une alternative face aux limites du transport traditionnel ».
Il souligne également l’absence de régulation claire, qui maintient le secteur dans une zone d’incertitude : « L’État sait que ce modèle est inévitable, mais tarde à lui donner un cadre légal, alors même qu’il représente une solution face au chômage et améliore la qualité de service ».
Un secteur en tension entre réglementation et modernisation
Cette controverse met une nouvelle fois en lumière le bras de fer entre les syndicats du transport traditionnel et les nouvelles plateformes numériques. Si les premiers dénoncent une concurrence déloyale et une atteinte à la réglementation, les seconds plaident pour une modernisation inévitable du secteur.
Face à cette situation, la HACA devra trancher sur la légalité de cette publicité et, plus largement, sur la place de ces nouvelles formes de transport dans l’écosystème marocain.