Tunnel sous-marin Maroc-Espagne : un projet titanesque repoussé à 2040

Le projet ambitieux de tunnel sous-marin reliant le Maroc et l’Espagne sous le détroit de Gibraltar ne sera pas achevé avant 2040, contre 2030 initialement prévu. Des défis techniques complexes, notamment liés à l’activité sismique et aux conditions géologiques du détroit, ont contraint les experts à revoir le calendrier de réalisation.
Lancé en 1989, ce projet vise à établir une liaison stratégique entre l’Afrique et l’Europe à travers un tunnel ferroviaire reliant le port de Tanger aux côtes espagnoles. En plus du transport des marchandises et des passagers, une extension routière pourrait être envisagée à long terme.
Sous la supervision du ministère espagnol des Transports et en collaboration avec la Société nationale d’études du détroit (SNED) du Maroc, des études sismiques approfondies sont en cours. La société espagnole Secegsa mène ces recherches avec l’appui d’experts internationaux afin d’évaluer la faisabilité du projet face aux défis géophysiques du détroit.
Un contrat de 500 000 euros avait été signé fin 2024 avec une entreprise allemande spécialisée dans les études techniques sous-marines. Toutefois, ce partenariat a été annulé pour des raisons de sécurité soulevées par l’Institut royal de la marine espagnole. Néanmoins, des analyses géotechniques se poursuivront sous la supervision de la marine espagnole entre avril et septembre 2025, période jugée optimale pour les travaux maritimes.
Par ailleurs, la société Herrenknecht Iberica, filiale du groupe allemand Herrenknecht, a récemment achevé une étude de faisabilité technique sur la percée du “sommet de Camarinal”, l’un des tronçons les plus complexes du tunnel, s’étendant sur environ 30 km à des centaines de mètres sous la mer.
Initialement envisagé pour coïncider avec la Coupe du Monde 2030 organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, ce projet doit désormais composer avec une décennie supplémentaire de travaux. Malgré ce report, il demeure une infrastructure stratégique qui renforcera les échanges commerciaux, stimulera les investissements et positionnera le Maroc comme un carrefour majeur entre l’Europe et l’Afrique.