MarocÉconomie

Sécheresse et inflation : Les Marocains pris en étau en 2025

Le Maroc pourrait faire face à une huitième année de sécheresse consécutive en 2025, aggravant une crise qui pèse lourdement sur le secteur agricole, les ménages et l’économie nationale. La baisse des précipitations continue de compromettre la production agricole, entraînant une hausse des prix et une diminution du pouvoir d’achat, en particulier pour les ménages à revenus moyens et faibles.

Selon un agriculteur d’un village touché, « les difficultés augmentent chaque jour. Autrefois, nous livrions 3 000 litres de lait quotidiennement grâce à 300 vaches. Aujourd’hui, il ne nous reste que 35 têtes. » De nombreuses familles rurales ont été contraintes de chercher d’autres sources de revenus, notamment en envoyant les femmes travailler dans les villes.

Le secteur agricole, principal employeur au Maroc, reste vulnérable à la variabilité des précipitations. Malgré les efforts déployés dans le cadre du plan stratégique 2020-2027, le pays continue de dépendre fortement des saisons pluvieuses pour atteindre ses objectifs.

L’économiste Mohamed Jedri explique que la réalisation d’un taux de croissance économique de 4,6 % en 2025, comme prévu par la loi de finances, repose sur deux conditions principales : la stabilité des prix de l’énergie et un rendement agricole moyen, estimé à 70 millions de tonnes de céréales. Toutefois, ce dernier objectif semble difficile à atteindre dans le contexte actuel.

Jedri estime qu’une croissance de 3,3 % est réaliste grâce à l’essor de nouvelles industries telles que l’automobile et l’aéronautique. Cependant, il souligne que le secteur agricole doit contribuer significativement pour atteindre une croissance économique durable.

Face à ces défis, le gouvernement a alloué des ressources importantes pour soutenir l’agriculture et lutter contre les effets de la sécheresse. Parmi les mesures annoncées : une enveloppe de 12 milliards de dirhams dédiée au financement des activités agricoles via le Crédit Agricole du Maroc, la suspension des droits d’importation sur 120 000 bovins destinés à l’engraissement, et le maintien d’un programme d’irrigation complémentaire visant à sécuriser un million d’hectares d’ici 2030.

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a approvisionné le marché national avec 1,26 million de quintaux de semences certifiées, à des prix subventionnés, et élargi les soutiens pour inclure des cultures stratégiques comme les légumineuses et les fourrages.

Alors que le Maroc se rapproche de l’échéance du plan stratégique 2020-2027, la gestion efficace des ressources en eau reste cruciale pour restaurer la productivité agricole et garantir la sécurité alimentaire. Selon Jedri, un effort concerté est indispensable pour surmonter ces défis et atteindre un développement économique résilient, conformément aux ambitions du nouveau modèle de développement du pays.

En dépit des incertitudes climatiques, les mesures mises en œuvre démontrent la volonté du Maroc de minimiser les impacts de la sécheresse et de préserver un secteur vital pour l’économie nationale.

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page