
L’Office des Changes a récemment intensifié ses contrôles en adressant des demandes de justification de dépenses à plusieurs touristes et voyageurs marocains fréquents se rendant à l’étranger. Cette initiative fait suite à des incohérences observées entre leurs dépenses et les allocations financières autorisées pour les voyages d’affaires et de loisirs.
Les autorités ont confronté les concernés à des paiements substantiels effectués en espèces ou via des cartes bancaires internationales, couvrant divers achats tels que des réservations d’hôtels, de voitures, ainsi que des repas dans des restaurants. Face à ces interrogations, certains voyageurs ont expliqué avoir obtenu des prêts de la part de proches résidant à l’étranger pour financer leurs achats et leur séjour. Cependant, ces explications n’ont pas convaincu les inspecteurs, qui ont relevé l’acquisition de biens de luxe, notamment des montres, des bijoux en or, des parfums haut de gamme et des vêtements de marques prestigieuses. Ces dépenses ont largement dépassé les allocations annuelles autorisées pour les voyages.
Par ailleurs, des contrôles ont été effectués sur les dépenses de professionnels marocains en déplacement à l’étranger, notamment en Europe. Des médecins et ingénieurs spécialisés en technologies avancées ont été identifiés pour avoir dépassé leurs allocations annuelles en une ou deux missions. Certains ont été sanctionnés dans des aéroports espagnols et français pour possession de sommes non déclarées en devises étrangères, principalement en euros. Des aveux ont été obtenus concernant des transferts d’argent effectués par des Marocains résidant à l’étranger, en violation des réglementations en vigueur.
L’Office des Changes a récemment augmenté les allocations pour les voyages d’affaires et de loisirs. Ainsi, les allocations pour les voyages de loisirs ont été portées à un maximum de 100 000 dirhams par an, contre 45 000 dirhams auparavant, avec une possibilité d’augmentation de 30 % du montant de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 300 000 dirhams. Ces fonds sont destinés à financer des voyages à l’étranger pour des raisons de tourisme, de pèlerinage ou de soins médicaux. De plus, le minimum alloué pour les voyages d’affaires est passé de 60 000 dirhams à 100 000 dirhams.
Des sources ont également révélé une collaboration accrue entre les inspecteurs de l’Office des Changes et leurs homologues de la Direction générale des impôts pour examiner les dépenses de certains professionnels marocains à l’étranger. Cette démarche vise à clarifier leur situation fiscale et leurs déclarations d’activités pendant la période concernée. Les informations collectées par l’Office des Changes, notamment via des bases de données internationales et des échanges avec des institutions similaires en Europe, seront utilisées pour vérifier d’éventuelles activités criminelles à portée internationale, telles que le trafic de devises, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.