MarocAuto

Crise dans le secteur de la location de voitures au Maroc

Location de voitures au Maroc : un secteur en crise malgré une croissance prometteuse

Le secteur de la location de voitures au Maroc, en pleine expansion avec une croissance de 13 % en 2024 et un parc dépassant les 52 000 véhicules, est confronté à des défis majeurs. Entre un cadre légal défaillant, des pratiques contestées et les séquelles de la pandémie, les professionnels alertent sur les risques qui pèsent sur ce pilier économique, notamment à l’approche des grands événements sportifs prévus dans le royaume.

La crise sanitaire a laissé des traces profondes dans le secteur. Plus de 3 000 entreprises de location de voitures ont fait faillite depuis le début de la pandémie, selon les professionnels. La majorité de ces structures sont des petites et moyennes entreprises, possédant entre 5 et 15 véhicules, qui peinent à se relever. « Le secteur est encore loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant la crise », confie un professionnel, soulignant la vulnérabilité de ces acteurs face aux chocs économiques.

Les professionnels dénoncent également les abus de certains clients, comme l’utilisation des véhicules en état d’ivresse ou leur détérioration, engendrant des pertes financières importantes. Par ailleurs, les garanties financières exigées par les agences, souvent sous forme de chèques ou de dépôts d’argent, posent problème. Idriss El Fina, expert économique, explique : « Le chèque est considéré par la loi marocaine comme un moyen de paiement, et non de garantie, ce qui rend ces pratiques illégales. » Cette ambiguïté juridique entraîne des conflits fréquents entre les agences et les clients.

Les relations avec les banques et les sociétés de crédit sont également sources de tensions. Les professionnels se plaignent de ne pas être informés en cas de saisie de leurs véhicules et dénoncent le manque de flexibilité des institutions financières en cas de force majeure, comme ce fut le cas pendant la pandémie. Cette situation accroît la précarité des entreprises du secteur.

L’absence d’un cadre réglementaire clair et uniforme est l’un des principaux freins à la croissance du secteur. Les conditions de location varient considérablement d’une agence à l’autre, créant une confusion sur le marché. « Cette disparité nuit à la compétitivité du secteur et ouvre la porte à des pratiques illégales », souligne Idriss El Fina. L’expert plaide pour une réforme urgente, incluant une clarification des garanties financières et l’obligation de fournir des contrats détaillés.

Pour surmonter ces défis, les professionnels et experts appellent à la mise en place d’un cadre juridique robuste et à un renforcement des mécanismes de contrôle. La création d’une plateforme nationale de réservation en ligne est également envisagée pour améliorer la transparence et réduire les conflits. « Une telle plateforme permettrait de standardiser les prix et de fournir des informations claires aux clients », explique Idriss El Fina. Parallèlement, des campagnes de sensibilisation pourraient informer les consommateurs de leurs droits et obligations, renforçant ainsi la confiance dans le secteur.

Le secteur de la location de voitures au Maroc, bien que porteur d’opportunités économiques majeures, notamment pour le tourisme, reste confronté à des défis structurels. Sans une intervention rapide des autorités pour instaurer un cadre légal solide et promouvoir la transparence, ce secteur clé risque de voir son potentiel s’effriter davantage, mettant en péril sa contribution à l’économie nationale.

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page