Imaginez un soir d’été à Ain Aouda. Les fenêtres sont grandes ouvertes, les familles espèrent capter une bouffée d’air frais… mais ce qui entre, c’est une odeur nauséabonde, persistante, suffocante. Ce n’est pas une simple gêne. C’est une véritable agression olfactive, et plus grave encore, un danger pour la santé publique. Les quartiers de Tadamon, PAM, Ennassim et Oulad Zair vivent depuis des semaines un calvaire quotidien à cause des effluves toxiques provenant de la station de traitement des eaux usées, située non loin de la zone industrielle et d’une usine de câblage.
Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg…
Pollution à Ain Aouda : une bombe à retardement sanitaire
Il ne s’agit pas ici d’un simple désagrément olfactif. Cette pollution de l’air, sournoise et persistante, s’infiltre dans les foyers, affecte les enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, et provoque déjà des symptômes préoccupants :
Crises respiratoires,
Inflammations pulmonaires,
Céphalées chroniques,
Fatigue générale.
Le lien entre ces troubles de santé et la dégradation de la qualité de l’air est de plus en plus évident. Les habitants de Ain Aouda n’en peuvent plus. Ils ne veulent plus juste « supporter », ils exigent une réponse concrète.
Silence radio des autorités : le ras-le-bol citoyen
Ce qui choque le plus ? Ce n’est pas uniquement la pollution, mais l’indifférence apparente des autorités locales et nationales. Malgré les nombreuses plaintes déposées, malgré la couverture médiatique nationale, aucune mesure d’urgence n’a été annoncée. Aucune communication officielle. Aucun plan d’action.
Le résultat ? Un sentiment d’abandon qui grandit chaque jour chez les citoyens.
Et comme si cela ne suffisait pas, des rumeurs courent à propos de la création d’une nouvelle station de traitement des eaux. Une décision jugée insensée tant que les dysfonctionnements de l’installation actuelle ne sont pas réglés.
Mais qui peut vivre dans un environnement qui l’empoisonne ? Qui peut accepter que l’on construise une deuxième source de pollution alors que la première asphyxie déjà la ville ?
Les revendications citoyennes : simples, claires, urgentes
Face à cette urgence écologique et humaine, les résidents de Ain Aouda ne baissent pas les bras. Ils réclament ce qui leur revient de droit : une qualité de vie digne et un air respirable. Leurs demandes ne sont ni extravagantes ni utopiques, elles sont logiques et parfaitement réalisables :
- Un audit environnemental immédiat, avec des inspections sur le terrain pour mesurer l’ampleur des dégâts.
- Une stratégie de dépollution rapide, pour stopper les émanations toxiques et restaurer la qualité de l’air.
- Un dialogue transparent, avec l’implication des citoyens, des associations locales et des experts.
- Un moratoire sur tout nouveau projet, tant que la situation actuelle n’est pas résolue.
Pourquoi cette mobilisation concerne tout le Maroc
Ce qui se passe à Ain Aouda n’est pas un cas isolé. Cette situation reflète un problème plus global : la gestion environnementale déficiente dans plusieurs villes du royaume. Aujourd’hui Ain Aouda, demain peut-être ailleurs.
Il est temps de repenser la manière dont on conçoit les infrastructures industrielles et environnementales. Il est temps de mettre la santé des citoyens au cœur des décisions. Car le développement durable, ce n’est pas un slogan marketing. C’est un engagement réel envers les générations présentes et futures.
Il est temps d’agir, vraiment
Ain Aouda n’a pas besoin de promesses vagues. Elle a besoin d’actions immédiates, efficaces et humaines. Ce que demandent ses habitants, c’est le strict minimum : vivre sans être intoxiqués chez eux, respirer sans craindre pour leur santé, être écoutés et respectés.
Alors, à vous, autorités locales, ministères concernés, élus responsables : la balle est dans votre camp. Ne laissez pas l’air devenir un poison. Ne laissez pas Ain Aouda devenir un symbole de l’inaction.
Car une ville qui étouffe… c’est tout un pays qui respire mal.