À Aïn Aouda, plus précisément dans le lotissement Sidi El Arbi, la situation frôle l’absurde. Les rues et ruelles sont littéralement envahies par les déchets, transformées en décharges sauvages à ciel ouvert. Une scène devenue tristement banale pour les habitants, qui se sentent abandonnés par leurs élus et les associations censées défendre leurs intérêts.
Où sont passées les promesses de propreté, de développement, de cadre de vie sain ? Rien, absolument rien ne semble bouger. Et ce n’est pas faute d’avoir alerté. Les voix s’élèvent, les appels se multiplient, mais les responsables restent muets. Le silence devient assourdissant.
Une Responsabilité Qui Se Dilue
Mais alors, qui doit rendre des comptes ? Le conseil communal ? Le chef du service d’hygiène ? La commission en charge ? Ou bien sommes-nous coincés dans ce cercle vicieux où chacun rejette la faute sur l’autre, pendant que les habitants pataugent – parfois littéralement – dans les ordures ?
Ce qu’on sait, c’est qu’une enveloppe budgétaire conséquente est allouée chaque année à la gestion des déchets. Et pourtant, le résultat est consternant. Zéro impact. Les points noirs se multiplient, la situation empire, et personne n’est tenu responsable. Aucune transparence, aucun suivi, aucune volonté réelle d’améliorer le service.
Le Lotissement El Hadid : Un Lieu Public Délaissé
Le tableau est encore plus sombre dans le lotissement El Hadid. Là, les déchets s’amoncellent entre des bâtiments publics : le stade municipal, la maison des jeunes, des habitations, un poste de gendarmerie. Une honte pour une zone censée être stratégique, encadrée et propre.
Et que dire des droits des habitants ? Où est leur dignité dans tout cela ? Peut-on parler de citoyenneté alors que les services les plus élémentaires ne sont pas assurés ? Les questions fusent, les réponses, elles, se font toujours attendre.
Des Pratiques Illégales Qui Persistent
Autre fait alarmant : des agents municipaux seraient encore en train de brûler des ordures dans les espaces publics. Oui, vous avez bien lu. Cette pratique, pourtant strictement interdite par la loi, continue de manière flagrante, sous l’œil passif – voire complice – des autorités locales.
C’est non seulement un scandale écologique, mais aussi une menace directe pour la santé des citoyens, en particulier les enfants, les personnes âgées et les malades. Inhaler ces fumées toxiques, jour après jour, ce n’est plus vivre… c’est survivre.
Une Station d’Épuration Qui Empeste la Vie
Comme si cela ne suffisait pas, une autre source de souffrance empoisonne le quotidien des habitants : la station de traitement des eaux usées située près du quartier Yelmaalou. Depuis des mois, elle dégage des odeurs nauséabondes qui rendent la vie insupportable, surtout en période de chaleur.
Face à cette situation intenable, le bureau local du Parti de l’Union Socialiste a fini par adresser une demande d’intervention urgente au Parlement. Mais là encore, aucune suite concrète. Les ONG et les initiatives citoyennes, malgré leur bonne volonté, ont échoué à faire bouger les lignes.
Jusqu’à Quand Devra-t-on Supporter Cela ?
Ce qui se passe à Aïn Aouda n’est pas une simple négligence. C’est un échec total de la gouvernance locale. Un mépris clair pour les droits fondamentaux des citoyens. Comment peut-on justifier un tel laisser-aller, alors que l’argent public est dépensé et que des solutions existent ?
Il est grand temps d’agir. Il est temps de demander des comptes. De réclamer une gestion responsable, humaine, et surtout efficace de la propreté urbaine. Les habitants d’Aïn Aouda ont droit à un environnement sain. Ce droit n’est pas négociable.