Le célèbre chanteur algérien Cheb Khaled est au cœur d’une nouvelle polémique après avoir été accusé d’espionnage pour le Maroc par le régime militaire algérien. Ces accusations, jugées surprenantes et absurdes par de nombreux observateurs, s’inscrivent dans un climat politique de plus en plus tendu en Algérie.
Depuis le début du second mandat du président Abdelmadjid Tebboune, les autorités algériennes ont intensifié leur répression contre les opposants et les figures publiques dissidentes. Au moins 13 militants ont été arrêtés récemment, inculpés d’accusations graves, y compris de terrorisme. La disparition du journaliste et écrivain Hicham Aboud, un autre opposant bien connu, a également fait la une. Sa famille n’a plus de nouvelles de lui depuis plusieurs jours, et certains pensent qu’il pourrait avoir été enlevé ou même assassiné.
Accusations inattendues contre Cheb Khaled
Mais la nouvelle qui a fait les gros titres ces derniers jours est l’accusation portée contre Cheb Khaled. Le chanteur, qui a obtenu la nationalité marocaine il y a quelques années, est accusé par le régime d’avoir des liens avec les services secrets marocains. Selon les médias algériens proches du pouvoir, il serait manipulé par sa femme marocaine et investirait au Maroc sous l’influence de Rabat.
Ces accusations, qui frisent le ridicule pour certains, sont vues par beaucoup comme une diversion visant à détourner l’attention des crises politiques internes. « On touche le fond. Accuser un chanteur d’espionnage, c’est presque une farce », a commenté un habitant d’Oran, la ville natale de l’artiste. En effet, ces attaques contre Cheb Khaled ne sont pas nouvelles. Depuis qu’il a pris la nationalité marocaine, ses relations avec les autorités algériennes sont de plus en plus tendues.
Réaction du public
En Algérie, cette affaire a divisé l’opinion. Certains critiquent Khaled pour avoir choisi de s’établir au Maroc plutôt que d’investir dans son pays natal, notamment à Oran. D’autres y voient simplement une autre tentative du régime pour faire taire ses détracteurs. Il faut également noter qu’un embargo informel sur la diffusion des chansons de Cheb Khaled dans les médias algériens est en vigueur depuis plusieurs années, un reflet des tensions persistantes entre les deux pays.
Aujourd’hui, Cheb Khaled vit au Maroc, un pays qu’il considère comme sa seconde maison. Son départ de France et son installation dans le royaume chérifien sont perçus comme un geste politique par Alger. Mais pour Khaled, il s’agit avant tout de fuir un climat de méfiance et de répression qui ne cesse de s’aggraver.
Cette affaire montre une fois de plus comment le régime algérien utilise des figures publiques pour renforcer ses discours politiques, dans un contexte où la répression des opposants s’intensifie chaque jour.
