Polémique à Casablanca : Les cafetiers et restaurateurs s’opposent à l’uniformisation des façades

Le bras de fer se poursuit entre les propriétaires de cafés et restaurants de Casablanca et les autorités locales à propos de l’obligation d’uniformiser les couleurs des façades dans les grandes artères de la ville.
Les professionnels dénoncent une décision prise sans concertation préalable, estimant qu’elle menace leur identité visuelle et leur attractivité commerciale. Selon les informations disponibles, le projet a démarré sur l’avenue Zerktouni, où la couleur bleu foncé a été imposée dans le cadre d’un programme de réaménagement urbain de plus de 112 millions de dirhams.
Le plan prévoit une couleur unique pour chaque rue et impose de nouvelles normes pour les stores et auvents. Une contrainte jugée excessive par certains exploitants, notamment ceux dont l’image de marque repose sur des couleurs spécifiques. “Certaines enseignes ont des identités visuelles fortes qui risquent d’être altérées, et dans une ville où la rivalité sportive est intense, le choix d’une couleur pourrait même dissuader une partie de la clientèle”, alerte Aziz Karmoum, membre de l’Association marocaine des propriétaires de cafés et restaurants de la région Casablanca-Settat.
Face à cette mesure, plusieurs professionnels envisagent des actions de protestation, voire un recours juridique si le projet est maintenu sans amendements. Ils estiment que les autorités devraient prioriser la lutte contre l’occupation illégale de l’espace public et l’élimination des structures anarchiques qui nuisent à l’esthétique des rues.
De leur côté, les responsables municipaux défendent l’initiative, invoquant la nécessité d’harmoniser le paysage urbain après d’importants investissements dans l’embellissement des avenues principales. Un membre du conseil communal a précisé que l’expérience reste limitée, pour l’instant, à l’avenue Zerktouni et que des discussions avec les professionnels restent envisageables pour trouver un compromis.
Mais pour les exploitants de cafés et restaurants, le combat est loin d’être terminé. Ils réclament une révision en profondeur du projet et des solutions plus adaptées à la réalité du secteur.