Économie

Nairobi : M. Faki Mahamat appelle à une reconstitution “ambitieuse” des ressources du FAD

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a appelé, mercredi à Nairobi, à une reconstitution “ambitieuse” des ressources du Fonds africain de développement (FAD).

Intervenant à l’ouverture des Assemblées annuelles 2024 de la BAD, tenues sous le thème “la transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale”, M. Faki Mahamat a expliqué que ce Fonds constitue un instrument offrant des financements concessionnels indispensables pour le soutien économique des pays africains.

Il a également souligné l’urgence de travailler sur une réforme profonde de la gouvernance internationale afin de proposer et d’adopter des solutions pertinentes pour les pays confrontés aux problèmes de la notation souveraine, de l’endettement excessif, des effets des changements climatiques, de l’évasion fiscale et des flux illicites et du renforcement des banques multilatérales.

Et de poursuivre : “Pour défendre l’intérêt de l’Afrique dans ces domaines, il me paraît logique d’inviter toutes les institutions financières africaines, ici présentes et même celles qui sont absentes, à accompagner l’Union dans ce mouvement de basculement des équilibres économiques et financiers mondiaux”.

Parallèlement, M. Faki Mahamat s’est félicité de la récente adhésion de l’UA comme membre permanent du G20, estimant que cette adhésion marque un tournant décisif et porte un nouvel espoir pour l’Afrique, celui de s’impliquer dans la dynamique du processus de la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale.

“Le G20 est le forum approprié pour nos institutions et nos pays pour initier effectivement, ensemble, le processus de formulation de positions africaines communes sur les questions stratégiques au cœur de la réforme du système financier mondial”, a-t-il ajouté.

Le président de la Commission de l’UA a, dans ce sens, mis l’accent sur “l’épineuse” question de la réforme des institutions de Bretton Woods, la réforme des mécanismes de gestion de la dette, du financement du changement climatique, et du système fiscal international, notamment au regard des développements en cours en vue de l’adoption d’une Convention Cadre des Nations unies sur la Coopération fiscale internationale.

“Pour nous préparer à une éventuelle reconfiguration de l’architecture financière internationale, il nous revient d’accomplir sans retard nos propres réformes monétaire et financière”, a préconisé M. Faki Mahamat, notant que “la mise en œuvre des institutions financières de l’UA créées depuis longtemps a trop souffert de son report”.

Il a ainsi jugé nécessaire d’adopter le plan concret de mise sur les rails pour la Banque centrale africaine, la Banque africaine d’investissement, le Fonds monétaire africain ainsi que la Bourse panafricaine des valeurs mobilières.

Par ailleurs, M. Faki Mahamat a encouragé la BAD à intensifier son soutien à l’industrialisation de l’Afrique afin de réduire sa vulnérabilité aux chocs exogènes, à poursuivre ses efforts d’investissement dans les secteurs clés de la santé, de l’éducation, de l’innovation, de l’énergie, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et des infrastructures durables, gages d’une transformation socio-économique certaine.

Pour sa part, la Commission de l’UA s’est résolument inscrite dans un esprit de collaboration positive avec la Banque, a-t-il fait savoir, indiquant que cette collaboration va se matérialiser, entre autres, par l’élaboration d’un cadre stratégique continental, conçu aux fins d’accompagner les États membres dans la mise en œuvre d’actions concrètes orientées vers une nette amélioration de la croissance dans les années à venir.

Lors de ces assemblées, qui englobent la 59ème Assemblée annuelle de la BAD et la 50ème Assemblée du Fonds africain de développement (FAD), les discussions de haut niveau porteront sur la réforme de l’architecture financière mondiale, la vision de la Banque à 60 ans et les stratégies de financement de la transformation de l’Afrique au milieu des changements financiers mondiaux.

Cette réforme de l’architecture financière mondiale se veut urgente vu que l’Afrique aura besoin de plus de 1.300 milliards de dollars par an pour atteindre les ODD d’ici 2030.

Dans ce sens, les Assemblées annuelles de la BAD, qui se tiendront jusqu’au 31 mai courant, permettront aux gouverneurs de la Banque de partager leurs expériences sur les progrès réalisés par leurs pays respectifs dans la transformation de leurs économies, les principaux obstacles rencontrés dans ce processus et les réformes clés entreprises pour les surmonter ou au moins réduire au minimum leurs effets négatifs.

Ils exposeront aussi leur position face aux réformes proposées de l’architecture financière internationale et échangeront sur la manière dont le système financier mondial actuel a entravé le financement de leurs ambitions en matière de transformation structurelle.

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