
L’épidémie de rougeole qui se propage au Maroc suscite des préoccupations croissantes quant à ses répercussions sur la scolarisation des enfants. Face à cette situation, le Conseil civil de lutte contre toutes les formes de discrimination exhorte les autorités à prendre des mesures urgentes pour prévenir l’exclusion scolaire et lutter contre la stigmatisation des élèves touchés.
Dans un appel adressé aux ministères de la Santé et de l’Éducation nationale, le Conseil plaide pour une sensibilisation accrue du personnel éducatif et médical afin de garantir la confidentialité des informations sanitaires des élèves et de prévenir toute forme de discrimination. Il insiste également sur la nécessité d’éduquer parents et élèves pour éviter la marginalisation des enfants atteints de maladies infectieuses ou non vaccinés.
Par ailleurs, le Conseil recommande un suivi psychologique et social pour les élèves concernés, ainsi qu’un renforcement des campagnes de sensibilisation et de vaccination, à travers l’installation de points de vaccination dans ou à proximité des écoles. Il préconise aussi l’adoption de mesures de prévention à long terme, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales.
Insistant sur l’importance du droit à l’éducation, le Conseil souligne que l’exclusion scolaire ne doit pas être une sanction disproportionnée, mais un levier pour promouvoir la vaccination et l’apprentissage, conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc.
Enfin, l’organisation appelle à garantir la continuité pédagogique pour les élèves temporairement exclus, à travers des cours à distance et un accompagnement éducatif, tout en développant une stratégie d’enseignement adaptée aux crises sanitaires et environnementales. Une attention particulière devrait être accordée aux enfants issus de familles migrantes, dont les dossiers de vaccination peuvent être incomplets.
Alors que les autorités tentent de juguler l’épidémie, la question de l’équilibre entre santé publique et droit à l’éducation demeure un enjeu crucial.