Fraude fiscale : les influenceurs dans le viseur des impôts au Maroc

Les services de contrôle de la Direction Générale des Impôts (DGI) au Maroc intensifient leurs efforts pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, mettant en lumière de nouvelles pratiques non déclarées par des particuliers, des entreprises, et surtout des influenceurs actifs sur les réseaux sociaux.
Les influenceurs et la fraude fiscale : un phénomène croissant
Des sources bien informées ont révélé que la DGI a lancé des procédures de rectification fiscale visant des déclarations émanant de personnes physiques, d’entreprises et de professions libérales. Ces contrôles ont mis au jour des activités commerciales non déclarées, notamment des prestations de marketing et de promotion réalisées par des influenceurs. Ces activités n’étaient pas apparentes lors des audits des déclarations transmises.
Les investigations ont également révélé que de nombreux contribuables impliqués n’ont fourni ni factures ni justificatifs concernant leurs transactions avec ces influenceurs. Ces paiements, souvent effectués en espèces, ont été inscrits dans différentes rubriques de leurs bilans comptables, masquant ainsi leur véritable nature commerciale.
Transactions non déclarées et fraudes systématiques
Les services fiscaux ont estimé que les transactions non déclarées varient en moyenne entre 20 000 et 100 000 dirhams par opération. Grâce à des données précises recueillies par les départements d’enquêtes et de suivi des activités numériques, la DGI a réussi à identifier les parties impliquées et à établir une liste détaillée des opérations commerciales concernées.
Face à la montée des activités commerciales numériques, de nombreux influenceurs se sont vus notifier par l’administration fiscale la nécessité de régulariser leur situation. Certains ont adopté le statut d’auto-entrepreneur ou ont créé des sociétés à responsabilité limitée (SARL) pour déclarer leurs revenus et payer leurs impôts. Cependant, d’autres tentent encore d’échapper à ces régulations, risquant ainsi des contrôles approfondis et des sanctions sévères.
Une nouvelle législation pour encadrer les revenus numériques
Le Code des Finances 2025 a introduit de nouvelles dispositions visant les “revenus et gains divers”. Ces revenus incluent désormais les bénéfices générés par des activités non classées, comme la création de contenu numérique ou les collaborations commerciales avec des marques. Les experts fiscaux estiment que cette mesure cible spécifiquement les revenus élevés des influenceurs, souvent issus de publicités payées et de contrats publicitaires avec de grandes entreprises.
Des rappels fiscaux ont été envoyés à de nombreux influenceurs pour leur rappeler les obligations légales en matière de déclaration. Les autorités mettent également en garde contre les risques de sanctions financières et pénales en cas de non-respect des règles fiscales.
Défis et perspectives pour les professionnels du numérique
Les contrôles fiscaux ont également révélé des anomalies dans les déclarations d’entreprises déclarant des déficits constants depuis des années. Ces investigations mettent en évidence un besoin urgent de renforcer la transparence et la conformité fiscale, en particulier dans l’écosystème numérique en pleine expansion au Maroc.
Avec ces mesures, la DGI cherche non seulement à combler les lacunes fiscales, mais aussi à instaurer une équité entre les différents secteurs économiques du pays.