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Épidémie de Bouhemroun au Maroc : Vers la prolongation des vacances scolaires?

Une éventuelle prolongation des vacances scolaires pour freiner la propagation de la rougeole, appelée localement « Bouhemroun », a été rejetée par la majorité des parents d’élèves au Maroc. Ces derniers plaident plutôt pour l’exclusion temporaire des élèves infectés jusqu’à leur rétablissement complet.

Dans une circulaire conjointe, les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé ont recommandé « l’exclusion des élèves atteints de maladies contagieuses de toutes les institutions éducatives, y compris les internats », en se basant sur des diagnostics médicaux précis. Ils ont également appelé les établissements scolaires à sensibiliser les parents pour assurer la mise en œuvre de cette mesure.

Noureddine Akkouri, président de la Fédération des associations de parents d’élèves au Maroc, a déclaré que « prolonger les vacances scolaires n’est pas une solution acceptable, car les cas recensés restent limités et ne justifient pas une telle décision ». Selon lui, les élèves malades doivent être tenus à l’écart des classes pour protéger leurs camarades tout en garantissant des dispositifs de rattrapage pour ne pas compromettre leur apprentissage.

Mustapha Naji, expert en virologie et membre du comité scientifique de vaccination contre la Covid-19, partage cet avis. Il estime que « la prolongation des vacances perturberait davantage le cursus scolaire des élèves ». Il recommande plutôt de renforcer les mesures de vigilance aux entrées des écoles et de sensibiliser les parents pour éviter la transmission.

Du côté des autorités sanitaires, Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, a qualifié la situation actuelle de « non ordinaire » et d’épidémie en progression depuis septembre 2023. Selon ses données, plus de 25 000 cas ont été recensés à ce jour, contre seulement quelques cas annuels par le passé.

Amin Tahraoui, ministre de la Santé, a précisé devant le Parlement que 19 515 cas cumulés avaient été enregistrés entre octobre 2023 et janvier 2025, soit un taux de 52,2 cas pour 100 000 habitants. La maladie a causé 107 décès, dont près de la moitié chez des enfants de moins de 12 ans, représentant un taux de mortalité de 0,55 %.

Face à cette crise, les autorités insistent sur la sensibilisation, la vaccination et l’isolement des cas confirmés pour limiter la propagation. Les parents, pour leur part, appellent à des mesures équilibrées qui protègent les élèves sans perturber leur éducation.

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