Alors que les températures grimpent, notre santé se joue souvent dans un simple geste : boire de l’eau. Loin d’être une recommandation anodine, l’hydratation en été est un enjeu de santé publique, particulièrement dans un contexte de réchauffement climatique où les vagues de chaleur se multiplient. Pourtant, beaucoup sous-estiment encore l’importance de maintenir un bon niveau d’hydratation pendant la saison estivale.
Pourquoi l’été rend l’hydratation cruciale
Lorsque le mercure dépasse les 30°C, le corps humain perd davantage d’eau, principalement par la transpiration. Ce mécanisme de thermorégulation, essentiel pour éviter la surchauffe corporelle, doit être compensé par une consommation suffisante de liquides.
« En été, le besoin en eau peut augmenter de 20 à 30 % selon l’activité physique et l’exposition à la chaleur », souligne le Dr. Claire Tardieu, nutritionniste au CHU de Bordeaux.
Sans une hydratation adéquate, les risques s’accumulent : fatigue, maux de tête, vertiges, baisse de la concentration, voire coup de chaleur, particulièrement chez les personnes âgées, les enfants ou les travailleurs en extérieur.
L’eau : un allié aux multiples bienfaits
Au-delà de compenser la perte hydrique, boire de l’eau régulièrement offre des avantages essentiels :
Régulation de la température corporelle
Soutien au fonctionnement des organes (notamment les reins, qui filtrent les déchets)
Amélioration des capacités cognitives et de l’humeur
Prévention des infections urinaires ou de la constipation
Selon l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), l’apport hydrique recommandé est de 2 à 2,5 litres par jour pour un adulte, incluant l’eau contenue dans les aliments.
Fruits, légumes, tisanes : l’hydratation ne vient pas que du verre
Si l’eau reste la source première d’hydratation, certains aliments riches en eau contribuent significativement à couvrir nos besoins. Pastèque, concombre, tomate, melon ou courgette en sont de bons exemples.
« Une alimentation riche en fruits et légumes peut fournir jusqu’à 20 à 30 % des apports hydriques journaliers », explique le Dr. Amine Haddadi, médecin généraliste à Casablanca.
Les tisanes froides, les eaux aromatisées maison ou les bouillons clairs peuvent également varier les plaisirs, à condition de limiter les boissons sucrées ou alcoolisées, qui peuvent accentuer la déshydratation.
Les signes de la déshydratation : savoir écouter son corps
La sensation de soif n’est pas toujours un indicateur fiable, surtout chez les enfants et les personnes âgées. Il est donc important de repérer d’autres signes :
Urines foncées ou peu fréquentes
Bouche sèche
Fatigue inhabituelle
Confusion ou troubles de la vigilance
Dans les cas sévères, la déshydratation peut nécessiter une hospitalisation. La vigilance est de mise lors des canicules, où la perte d’eau peut être rapide et insidieuse.
Des publics particulièrement vulnérables
Les tout-petits, qui ne savent pas exprimer leur soif, et les personnes âgées, dont le mécanisme de soif est souvent altéré, sont les plus à risque. Il est essentiel d’encourager et de proposer fréquemment de l’eau à ces populations.
« Dans les maisons de retraite, nous mettons en place des protocoles d’hydratation renforcée chaque été », témoigne Sophie Laurent, directrice d’un EHPAD en région PACA.
Un geste simple aux implications globales
Boire de l’eau, un geste simple en apparence, devient un réflexe de prévention fondamental. À l’heure où le changement climatique exacerbe les phénomènes extrêmes, la sensibilisation à l’hydratation est plus que jamais d’actualité.
L’hydratation n’est pas qu’une affaire de confort ou de performance, c’est un pilier de la santé physique et mentale. En été, cette nécessité devient vitale. La prévention passe par une meilleure éducation autour de l’eau, un accès facilité aux points d’hydratation, et une responsabilisation collective.
Alors, cet été, si vous ne deviez retenir qu’un réflexe santé : buvez de l’eau. Régulièrement. Consciencieusement. Et partagez ce message autour de vous.