Baisse Drastique des Prix du Bétail au Maroc : Les Éleveurs en Détresse
Les prix du bétail au Maroc ont connu une chute spectaculaire dépassant les 50 % après l’annonce des autorités d’annuler la célébration du sacrifice de l’Aïd cette année. Cette décision a entraîné une crise sans précédent chez les éleveurs et commerçants de bétail, qui peinent désormais à écouler leur cheptel à des prix couvrant à peine leurs coûts.
Dans plusieurs marchés à travers le pays, des moutons qui se vendaient à 7 000 dirhams sont désormais proposés à seulement 2 000 dirhams, selon des témoignages recueillis auprès des éleveurs. “La demande est extrêmement faible, et certains ont même déclaré faillite face à cette chute brutale des prix”, confie Mohamed Benaïssa, un commerçant de bétail du marché dominical de Tinghir.
Les professionnels du secteur alertent sur l’impact dévastateur de cette crise, notamment pour les petits éleveurs qui ont investi massivement dans l’alimentation et les soins vétérinaires du bétail en prévision de l’Aïd. “Nous avons engagé des dépenses importantes tout au long de l’année, et aujourd’hui, nous sommes contraints de vendre à perte”, déplore Hamid Naciri, éleveur de la région de Tadla, qui appelle l’État à soutenir les producteurs locaux plutôt que les importateurs de bétail.
De leur côté, de nombreux consommateurs espèrent que cette baisse des prix du bétail se répercutera sur le marché de la viande rouge, où les prix ont atteint des niveaux records. “Il est impératif que cette chute se traduise par une baisse des prix dans les boucheries”, souligne Abdessamad Bahdi, un habitant de Ouarzazate, qui estime que le prix du kilo de viande rouge ne devrait pas dépasser 70 dirhams, voire 50 dirhams dans les semaines à venir.
Face à cette situation, des appels à la surveillance des prix et à la lutte contre la spéculation se multiplient, tandis que des citoyens lancent sur les réseaux sociaux des campagnes incitant à boycotter la viande jusqu’à ce que les prix baissent. Les jours à venir seront décisifs pour évaluer l’impact réel de cette chute des prix sur le marché local.
