La suspension brésilienne des exportations de viande de veau inquiète les consommateurs marocains en 2025.
Une récente décision du Brésil de suspendre ses exportations de viande de veau vers l’Union européenne fait couler beaucoup d’encre. Cette mesure découle d’enquêtes européennes ayant révélé des risques sanitaires liés à l’usage de certaines hormones, notamment l’estradiol, dans les processus de production.
Des lacunes dans la surveillance brésilienne
Les inspections européennes menées au printemps dernier ont mis en lumière des failles dans les procédures brésiliennes. Ces dernières ne garantissent pas pleinement l’interdiction de l’usage d’hormones pour des fins agricoles ou thérapeutiques. Cette situation soulève des questions quant à l’efficacité des contrôles de qualité des produits alimentaires en provenance du Brésil.
Le rapport européen tombe à un moment délicat, coïncidant avec les négociations sur un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Cette conjoncture suscite de fortes oppositions au sein des milieux agricoles européens, préoccupés par la compétitivité des produits locaux face aux importations.
Diversification des sources d’importation
Au Maroc, l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) a récemment élargi la liste des pays autorisés à exporter de la viande rouge vers le Royaume. Parmi eux, on compte des nations comme l’Albanie, l’Australie, le Canada, ou encore le Royaume-Uni. Pour les viandes de veau et de bœuf congelées ou réfrigérées, l’Ukraine, le Brésil et le Paraguay s’ajoutent à cette liste.
Toutefois, l’importation est soumise à des conditions strictes : chaque lot doit être accompagné d’un certificat sanitaire délivré par les autorités du pays d’origine, ainsi que d’un certificat « halal ». De plus, les importateurs doivent disposer de locaux spécifiques pour le stockage des viandes.
Inquiétudes et garanties
Cette diversification des sources d’approvisionnement ne rassure pas tout le monde. De nombreux consommateurs marocains expriment leurs inquiétudes quant à la qualité et à la sécurité des viandes importées, surtout face aux disparités des normes sanitaires entre les pays.
Selon Bouazza Kherrati, président de l’Union Nationale de la Protection du Consommateur, il est prématuré de conclure à un risque lié à la viande brésilienne importée. Il affirme que le Maroc applique ses propres lois et contrôles rigoureux pour garantir la conformité des produits importés.
Vers une solution durable
Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a précisé que le Maroc prévoit d’importer 20 000 tonnes de viande rouge d’ici la fin de l’année. Ces importations visent à répondre à la demande locale tout en réduisant les prix sur le marché.
Pour résoudre durablement le problème, le gouvernement s’appuie sur deux stratégies : la reconstitution du cheptel national et l’augmentation de l’offre via des importations facilitées. En parallèle, des exonérations douanières pour l’importation d’animaux vivants, notamment des bovins, ont été mises en place pour renforcer la production locale.
Avec ces mesures, le Maroc espère stabiliser le marché de la viande rouge tout en protégeant la santé de ses citoyens.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.



