Les plages du nord du Maroc, jadis plébiscitées par des milliers de vacanciers marocains, sont étonnamment désertes cet été. Cette situation inattendue est attribuée à une hausse significative des prix, rendant les vacances dans cette région inaccessibles pour de nombreuses familles.
Inflation : Une crise qui touche tous les secteurs
L’inflation a provoqué une envolée des prix dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des services touristiques. Ce phénomène a transformé des vacances autrefois accessibles en un luxe prohibitif. Les plages et stations balnéaires, telles que celles de M’diq, Calabonita ou Quemado à Al-Hoceima, sont désormais vides, les coûts excessifs décourageant les vacanciers habituels.
Les témoignages des familles marocaines, recueillis principalement sur les réseaux sociaux, révèlent une préférence croissante pour des destinations plus abordables, voire pour rester à domicile. Les restaurants et cafés locaux, ayant eux aussi augmenté leurs tarifs, n’ont pas aidé à améliorer la situation.
Réactions des autorités et mesures en place
Le Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma minimise pour l’instant la portée de la crise. Les autorités affirment qu’il est encore prématuré de tirer des conclusions sur la fréquentation touristique actuelle, préconisant une observation prolongée pour une évaluation plus précise. Cependant, cette approche semble insuffisante face à une réalité économique tangible.
D’autres facteurs, tels que le coût de la vie, les dépenses élevées liées à l’Aïd Al-Adha et les incertitudes économiques, exacerbent la situation. Ces éléments combinés ont diminué le pouvoir d’achat des Marocains, limitant leur capacité à partir en vacances. Les mesures mises en place, comme l’opération « Marhaba 2024 » et les subventions pour les transports, n’ont pas réussi à compenser la hausse des prix.
Conséquences économiques et besoin de réformes
La désaffection des plages du nord a des conséquences graves pour l’économie locale. Hôtels, restaurants et commerces souffrent d’une baisse de fréquentation, mettant en péril de nombreux emplois et moyens de subsistance. Les tentatives de revitalisation par de nouveaux programmes et partenariats rencontrent des difficultés, et des solutions efficaces doivent être trouvées rapidement.
Il est crucial d’envisager des mesures structurelles pour contrer l’inflation et rendre les vacances plus accessibles. La régulation des prix, le soutien direct aux familles et la surveillance des tarifs touristiques apparaissent comme des solutions nécessaires pour remédier à cette crise.
Si les tendances actuelles perdurent, les plages du nord du Maroc risquent de perdre leur attrait estival, affectant gravement tant les habitants que les professionnels du secteur touristique.
