Dans une décision qui fait grand bruit, le Conseil Régional de Rabat a récemment contracté un emprunt auprès du Fonds d’Équipement Collectif (FEC). Cette initiative, qui ouvre une ligne de crédit d’une valeur de 3 milliards de dirhams, vise à financer les projets inscrits au programme de développement régional pour la période 2022-2027. Toutefois, cette décision a suscité de vives critiques, alimentant ainsi une polémique sans précédent.
Un financement douteux remis en question
Lors de la session régulière du mois de juillet, le Conseil Régional a voté en faveur de l’apport de près de 7 milliards de dirhams, soit une part considérable du coût total estimé à environ 29 milliards de dirhams, destiné à financer les projets du programme de développement régional. Le bureau du conseil s’est appuyé sur ce programme pour élaborer un bureau d’études, nécessitant une enveloppe financière importante de 5,7 millions de dirhams pour encadrer, former et suivre la mise en œuvre des projets (selon un membre du Conseil). Par ailleurs, le Conseil prévoit de combler le reste du financement nécessaire (environ 18 milliards de dirhams) par le biais de partenariats avec les secteurs concernés.
Des projets ambitieux, mais une méthode contestée
Selon Rachid El Abdi, président du Conseil et membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM), le programme de développement comprend cinq axes, cinquante-six projets et vingt-trois programmes. Il vise à assurer le suivi des projets précédemment lancés par le Conseil Régional de Rabat dans l’ancienne wilaya, ainsi que la mise en place de projets de développement intégré pour les régions, y compris des initiatives de restructuration susceptibles de redynamiser la région. Cependant, ces ambitions ont rapidement été entachées par des controverses.
Une opposition féroce face aux lacunes du programme
L’équipe du Parti de la justice et du développement (PJD) a vivement critiqué la méthode de préparation du programme de développement de la région Rabat-Salé-Kenitra. Selon les informations relayées par ahdath, le PJD exprime son désaccord à l’égard du Programme de développement régional 2022-2027, doté d’un budget prévisionnel de 28,8 milliards de dirhams, incluant vingt-trois programmes et cinquante-six projets.
L’opposition soulève un certain nombre de lacunes, dont le manque de consultation, l’absence de documents détaillés sur les programmes et les projets, ainsi que l’absence de précision quant aux objectifs escomptés et au calendrier de mise en œuvre. Les critiques se sont également concentrées sur le manque de transparence dans la répartition spatiale des projets et l’absence de rapports et de procès-verbaux des comités. Selon ces mêmes sources, seuls le produit intérieur brut et le taux de chômage ont été identifiés comme indicateurs globaux du programme.
Un emprunt rejeté par l’opposition
En signe de désapprobation, le PJD a voté contre le recours du Conseil à un emprunt de 3 milliards de dirhams, arguant le manque de précisions à ce sujet. Selon l’opposition, il serait préférable d’utiliser les ressources financières de la commune au cours des deux premières années et d’envisager le recours à des institutions internationales de prêt, compte tenu des taux d’intérêt avantageux disponibles.
Cette polémique autour de l’emprunt du Conseil Régional de Rabat montre clairement que le programme de développement régional fait face à des obstacles et à une opposition farouche. Il reste à voir comment cette situation évoluera et quelles mesures seront prises pour dissiper les critiques et apaiser les tensions.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.



