Bank Al-Maghrib constate un impact modéré mais réel de la hausse des taux d’intérêt sur les prix de l’immobilier résidentiel au Maroc. Dans un document de travail récent, l’institution montre que le resserrement monétaire contribue à un ralentissement du marché, avec un effet différé dans le temps.
Selon les simulations, une augmentation de 15 points de base du taux des bons du Trésor à un an entraîne une baisse d’environ 0,1% des prix immobiliers après six trimestres. Un second scénario, basé sur une hausse de 12 points de base, montre une baisse plus marquée de l’ordre de 0,3% sur la même période, avec des résultats jugés statistiquement plus robustes.
L’analyse confirme également la sensibilité du marché du logement aux conditions de crédit. Une hausse de 10 points de base du taux interbancaire, directement liée au coût du financement bancaire, se traduit par une diminution de 0,4% des prix immobiliers après quatre trimestres. Cet ajustement est plus rapide, traduisant le rôle central des prêts immobiliers dans la demande.
Le resserrement monétaire affecte aussi le PIB réel, la masse monétaire et l’inflation, mais de manière temporaire. Bank Al-Maghrib souligne que ces effets, bien présents, restent modérés en raison de particularités structurelles du marché marocain : prédominance des prêts à taux fixes, faible diversification des sources de financement et importance du secteur informel dans la construction et les transactions.
L’étude rapproche ces résultats de recherches menées dans d’autres économies émergentes, notamment en Afrique du Sud et en Turquie, où l’ajustement des prix immobiliers s’effectue également avec un décalage temporel après les chocs monétaires.
Pour Bank Al-Maghrib, ces constats renforcent l’idée d’un canal de transmission monétaire passant par le marché immobilier, mais opèrent avec inertie. L’institution recommande d’intégrer les disparités régionales et la dynamique du logement informel dans de futurs travaux afin d’affiner la compréhension de ce mécanisme.
L’élément central ressortant de cette étude est clair : la politique monétaire influence les prix immobiliers au Maroc, mais lentement et avec une intensité limitée, ce qui plaide pour des ajustements graduels et coordonnés des instruments de régulation.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.


