Une augmentation des prix du carburant au Maroc pourrait se profiler à l’horizon, malgré trois récentes baisses consécutives. Les professionnels du secteur restent prudents mais anticipent une hausse légère, de l’ordre de 30 à 40 centimes par litre, d’ici la prochaine révision bimensuelle. Cette prévision, bien qu’incertaine, inquiète déjà les consommateurs.
« On n’a encore rien reçu d’officiel », confie un gérant de station-service, l’air résigné. Le 16 octobre 2024, aucune notification formelle n’avait été communiquée aux stations par les distributeurs de carburant. Depuis la libéralisation des prix en 2015, les compagnies pétrolières contrôlent totalement les ajustements tarifaires, et la spéculation règne.
La multiplication des distributeurs, sans effet sur les prix
Selon la Fédération des Stations-Service du Maroc, le nombre de distributeurs de carburant dans le pays est passé de 19 à 35, après l’octroi de 16 nouvelles licences, annoncé par la ministre de la Transition Énergétique. Pourtant, cet élargissement du marché n’a pas encore produit l’effet escompté sur la compétitivité des prix, ni généré de bénéfices visibles pour les consommateurs.
« On espérait que la concurrence ferait bouger les choses. Mais, pour l’instant, c’est statu quo », déplore un membre de la Fédération. Les prix du carburant continuent de varier en fonction des fluctuations internationales, laissant peu de marge de manœuvre aux stations-service locales.
Pression internationale et appels à l’intervention
La scène internationale ajoute encore plus de complexité à cette situation. Depuis l’escalade des tensions au Moyen-Orient en octobre 2023, les marchés pétroliers sont sous pression. Les hostilités entre Israël et le Hezbollah libanais, ainsi que les récents tirs de missiles iraniens, ont amplifié cette instabilité. Bien que le prix du pétrole ait chuté de plus de 3 % récemment, les consommateurs marocains restent méfiants.
« On ne peut plus tolérer que les prix soient liés à ce qui se passe ailleurs », proteste un représentant des associations de consommateurs. La demande d’une intervention gouvernementale pour stabiliser les prix du carburant au niveau national devient de plus en plus pressante. « Il faut sortir de ce cercle vicieux », conclut-il.
En attendant, le Maroc navigue dans un flou énergétique.
