Une vague de grèves enseignantes au Maroc a entraîné la perte de plus de 8 millions d’heures de cours dans les niveaux primaire, collège et lycée, selon des données non officielles récemment dévoilées. Au cours du mois d’octobre en cours, pas moins de 283 662 enseignantes et enseignants ont débrayé, laissant les élèves de l’éducation publique du pays dans l’incertitude.
Malgré l’attente des élèves dans plus de 12 000 établissements pour reprendre leurs cours ce mardi, ils se sont retrouvés dans les rues en raison d’une cinquième grève enseignante ce mois-ci. Cette série de grèves semble avoir été aggravée par l’échec d’un accord récent entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation visant à réviser le système de base du personnel du ministère de l’Éducation nationale.
Les parents d’élèves, indignés par cette situation, ont organisé des manifestations dans plusieurs villes pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une violation des droits de leurs enfants et une perte de temps précieux d’apprentissage.
Le président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves, Nour-Eddine Akouri, a exprimé son inquiétude quant à l’impact dévastateur des grèves répétées sur le calendrier scolaire, soulignant que de nombreux élèves souffrent toujours de retards dans leur programme d’études.
Il a également appelé à la nécessité de trouver des solutions alternatives pour défendre les droits des enseignants sans avoir recours à la grève, car les élèves ont également le droit à une éducation ininterrompue.
M. Akouri a exhorté le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale à prendre des mesures appropriées pour résoudre les problèmes du secteur éducatif marocain et a insisté sur le fait que la succession de grèves et leur fréquence sont injustes pour les élèves de l’enseignement public.
En réaction à cette situation, la Coordination nationale des enseignants de l’enseignement a appelé à une nouvelle grève nationale les 31 octobre, 1er et 2 novembre, avec des rassemblements devant les établissements d’enseignement et les directions le jeudi 2 novembre, ainsi qu’à la poursuite de la grève partielle de deux heures le matin et le soir pour le reste de la semaine.
La Coordination a expliqué que ces actions de protestation étaient dues à « l’entêtement du ministère de tutelle vis-à-vis du secteur, et à sa volonté de poursuivre une politique d’ignorance et de fuite en avant dans le but de mettre en œuvre les dispositions du régime de base oppressant ». Elle a également réaffirmé ses revendications, dont la première est « le respect de l’accord du 26 avril 2011, avec la mise en œuvre de la création d’un nouveau grade », ainsi que « la révision des indices de référence pour mettre en œuvre le principe de justice salariale au sein de la fonction publique ».
