Un nouveau rapport explosif de l’organisation internationale Oxfam met en lumière la croissance alarmante de la richesse des élites au Maroc, exacerbant l’inégalité sociale dans le pays. La publication coïncide avec les réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Marrakech, attirant l’attention sur une question brûlante qui préoccupe de plus en plus les citoyens marocains.
Un Essor Spectaculaire de la Richesse Élitiste
Selon le rapport intitulé « Inégalités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », la richesse accumulée par l’élite fortunée du Maroc a atteint un chiffre ahurissant de 31,5 milliards de dollars en 2022. Une hausse vertigineuse par rapport aux 28,6 milliards de dollars enregistrés entre 2019 et 2022, exposant ainsi une augmentation rapide et préoccupante de la disparité économique dans le pays.
Conséquences Dévastatrices pour l’Économie
Le rapport met en lumière un fait troublant : le coût total des incitations fiscales au Maroc en 2021 a égalé le budget complet de la santé pour cette même année. Cette révélation choquante souligne l’impact dévastateur de l’absence d’imposition sur ces fortunes, ce fardeau pesant lourdement sur les épaules des citoyens ordinaires et de la classe moyenne, qui subissent des mesures d’austérité draconienne.
Une Inquiétude Partagée dans la Région
Outre le Maroc, le rapport d’Oxfam examine également les inégalités de richesse au Liban, en Tunisie et en Égypte. Il met en lumière une tendance troublante : la croissance exponentielle de la richesse des élites dans ces quatre pays, tandis que la majorité des nations de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord sombrent dans un abîme de dettes insurmontables.
Des Chiffres Alarmants
Le rapport révèle que la dette publique au Maroc a augmenté de manière significative, passant de 45 % en 2010 à un inquiétant 69 % en 2021. Une tendance similaire se dessine en Tunisie, où la dette atteint désormais 80 %, en Égypte avec 90 %, et au Liban, qui a connu une explosion de sa dette de 151 % en 2020, l’obligeant à manquer des paiements cruciaux.
L’Appel à l’Action
Face à cette situation critique, Oxfam exhorte les gouvernements de la région à agir rapidement pour récupérer la richesse accumulée par les élites aisées au profit de l’intérêt public. L’organisation propose l’introduction d’une taxe de 5 % sur les fortunes dépassant les 5 millions de dollars au Maroc, en Tunisie, au Liban, en Égypte et en Jordanie, ce qui générerait des revenus estimés à 10 milliards de dollars.
Restaurer l’Équilibre
De plus, Oxfam estime que cette taxe sur la richesse pourrait permettre à l’Égypte de doubler ses dépenses de santé, à la Jordanie de multiplier par sept son budget éducatif, au Liban d’augmenter considérablement ses dépenses en matière de santé et d’éducation, et au Maroc de mobiliser 1,22 milliard de dollars pour faire face aux coûts de reconstruction suite au récent séisme dévastateur.
Une Urgence Économique et Sociale
Nabil Abdou, conseiller en politique pour Oxfam International et l’un des auteurs du rapport « Inégalités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », avertit que les années récentes ont été une aubaine pour les plus riches, tandis que la pandémie et l’inflation ont plongé des millions de personnes dans la pauvreté. Il insiste sur le fait que l’austérité n’est pas la solution et qu’elle ne fait qu’aggraver les inégalités et la pauvreté.
Il est crucial que les gouvernements de la région prennent des mesures immédiates pour atténuer les inégalités grandissantes et lutter contre la pauvreté. La taxation de la richesse excessive des élites est une première étape importante vers la réalisation de cet objectif, permettant de répondre aux besoins urgents en matière de santé, d’éducation et de développement économique, tout en veillant à ce que tous les citoyens profitent de la prospérité économique.
