Le secteur de la location de voitures au Maroc est en ébullition après l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation. Celle-ci limite désormais l’accès aux aéroports du Royaume à un nombre restreint d’agences de location. Une décision jugée discriminatoire par de nombreux professionnels, qui y voient une menace directe à leur activité.
Selon plusieurs sources du secteur, cette mesure a provoqué une baisse significative du chiffre d’affaires de nombreuses agences. Celles-ci s’appuyaient largement sur les réservations faites par des clients souhaitant récupérer leur véhicule directement à leur arrivée. Ce service, notamment prisé par les Marocains résidant à l’étranger, est aujourd’hui remis en question.
Les petites agences tirent la sonnette d’alarme
Hamid El Mourouth, propriétaire d’une agence de taille moyenne, exprime sa frustration. Pour lui, cette décision administrative ignore les réalités du marché. Son entreprise, privée de son point de livraison stratégique à l’aéroport, enregistre des pertes importantes. Il estime que ses clients fidèles sont contraints de chercher des solutions alternatives souvent moins pratiques.
La Fédération des associations des agences de location de voitures au Maroc n’est pas restée silencieuse. Elle a adressé une lettre officielle au ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, sollicitant une révision urgente du texte. Dans ce courrier, la Fédération souligne que la mesure va à l’encontre des tendances internationales qui favorisent une offre diversifiée, bénéfique au consommateur.
Elle insiste également sur les difficultés particulières des petites et moyennes structures. Ces dernières n’ont pas toujours les moyens d’accéder aux plateformes internationales ni de conclure des accords avec de grands intermédiaires. L’exclusion actuelle pourrait mener à une concentration du marché entre les mains de quelques géants.
Un choix stratégique ou une exclusion déguisée ?
Pour les défenseurs du nouveau règlement, il s’agit avant tout de mettre de l’ordre dans un secteur jugé parfois désorganisé. Ils estiment que cette initiative contribuera à améliorer l’image du Maroc à l’international, notamment en amont d’événements majeurs comme la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.
Cependant, les critiques affirment qu’un encadrement rigoureux est possible sans recourir à l’exclusion. Ils préconisent la mise en place de critères clairs pour réguler l’activité dans les aéroports, tout en préservant la diversité des acteurs.
Alors que la tension monte, tous les regards sont tournés vers le ministère. Une réponse officielle pourrait décider de l’avenir de centaines d’agences locales qui redoutent de perdre une part essentielle de leur clientèle.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.



