Les pharmacies au Maroc viennent de recevoir une nouvelle mission cruciale : effectuer des tests de diagnostic rapide (TROD) directement sur place. Cette mesure, mise en place grâce à une récente réforme législative, marque une étape significative dans l’évolution des services de santé fournis par les pharmaciens.
Avec la publication de la liste des tests autorisés au Journal Officiel en août 2024, les pharmaciens marocains peuvent désormais réaliser des tests de glucose sanguin, de dépistage de streptocoques du groupe A, de grippe, ainsi que des tests de grossesse et d’ovulation. Cette avancée est le fruit d’années de revendications et de discussions entre les professionnels de la pharmacie et les autorités sanitaires, visant à renforcer le rôle des pharmaciens dans les soins de santé.
Cependant, cette nouvelle compétence s’accompagne de précautions strictes. Les pharmaciens sont tenus d’informer les patients des limites de ces tests et de la nécessité éventuelle de confirmer les résultats par des analyses en laboratoire. Les tests de diagnostic rapide ne remplacent pas les analyses complexes réalisées par les laboratoires de biologie médicale, qui nécessitent des équipements et des techniques spécifiques.
Pour assurer la sécurité des patients, les pharmaciens doivent suivre un protocole rigoureux et se former aux nouvelles pratiques. Ils sont également tenus d’utiliser uniquement les tests approuvés par le ministère de la Santé, garantissant ainsi la qualité des services offerts. En cas de dysfonctionnement lors d’un test, il est impératif de le signaler immédiatement au Centre de pharmacovigilance.
Enfin, la réforme impose aux pharmaciens de tenir un registre détaillé des résultats, facilitant le suivi des patients et la surveillance des pratiques. Cette évolution du cadre légal est perçue comme une reconnaissance importante du rôle des pharmaciens dans le système de santé marocain, bien que des inquiétudes subsistent concernant le chevauchement des compétences entre pharmacies et laboratoires.
