Le gouvernement marocain s’apprête à relever le prix du gaz butane dès les mois de mai ou juin, selon les dernières déclarations du gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Une décision qui survient malgré des engagements antérieurs affirmant le contraire.
Le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, avait déclaré en janvier que « la hausse des prix des bonbonnes de gaz n’était pas envisagée ». Cette position a été contredite récemment par les propos de Jouahri, laissant entrevoir une augmentation de 10 dirhams dans le cadre d’un retrait progressif du soutien public.
Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, n’a ni confirmé ni infirmé cette hausse, se contentant d’indiquer que « l’annonce sera faite une fois la décision finalisée ». Une posture qui entretient la confusion et alimente l’inquiétude chez les citoyens.
Sur le terrain, les distributeurs de gaz affirment n’avoir reçu aucune notification officielle. Plusieurs sources professionnelles anticipent un prix de la bonbonne dépassant les 73 dirhams, ce qui constituerait un coup dur pour les ménages à faible revenu.
L’absence de communication claire renforce le sentiment d’impréparation. Pour de nombreux économistes, une telle mesure doit impérativement être accompagnée de dispositifs de compensation en faveur des foyers les plus vulnérables. À défaut, elle risque d’aggraver la précarité sociale.
Le gouvernement justifie cette orientation par la nécessité de réduire la charge des subventions, avec un objectif de 13,2 milliards de dirhams d’économies à l’horizon 2026. Mais cette logique strictement budgétaire soulève des critiques quant à son impact social.
L’analyste économique Mohamed Rahtout avertit : « La levée du soutien, sans accompagnement social structuré, pourrait provoquer une crise de confiance et accentuer les tensions économiques. »
Des voix s’élèvent également pour dénoncer le manque d’alternatives. Le recours aux énergies renouvelables ou l’instauration d’un soutien direct ciblé n’ont, à ce jour, pas été sérieusement engagés.
À court terme, c’est le pouvoir d’achat des Marocains qui est en jeu. Une nouvelle hausse sans mesures d’amortissement mettrait en péril l’équilibre déjà fragile des budgets familiaux.
Face à cette situation, une question demeure : le gouvernement prendra-t-il la mesure des conséquences sociales avant de valider l’augmentation, ou les citoyens devront-ils assumer seuls le poids de l’ajustement financier ?
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.


