Le Maroc fait face à une recrudescence alarmante des cas de rougeole (bouhamron) en 2025, alimentant les craintes d’un retour en force d’autres maladies graves. Les professionnels de la santé alertent sur un risque de propagation de maladies incluses dans le programme national de vaccination, telles que la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche et le tétanos.
Cette situation inquiétante est principalement due à la baisse du taux de couverture vaccinale dans plusieurs régions du pays. Mohamed El Youbi, directeur de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, met en garde contre un scénario où le pays pourrait être confronté à une résurgence de maladies infectieuses qui avaient pourtant été presque éradiquées.
Une couverture vaccinale insuffisante : un danger imminent
Lors d’une conférence organisée par l’Observatoire National des Droits de l’Enfant, Mohamed El Youbi a exprimé ses préoccupations quant à la flambée des cas de rougeole et ses conséquences possibles. Il a souligné que la solution repose sur une couverture vaccinale atteignant au moins 95 % de la population dans toutes les régions.
« Nous devons absolument contenir cette propagation avant qu’elle ne s’aggrave et touche d’autres maladies comme la diphtérie, la coqueluche, le tétanos néonatal et la poliomyélite », a-t-il affirmé.
Selon lui, le principal facteur de propagation est l’accumulation de personnes non vaccinées, qui favorise la transmission rapide du virus. Contrairement à certaines pandémies antérieures, cette flambée de la rougeole touche toutes les tranches d’âge et toutes les régions du pays, bien que certaines zones enregistrent des taux d’infection plus élevés.
Une campagne de vaccination en urgence
Face à l’ampleur du phénomène, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale a lancé une campagne de vaccination d’urgence, visant à freiner la propagation de la rougeole et prévenir l’apparition d’autres maladies. Mohamed Benazzouz, responsable du Programme National d’Immunisation et chef du Service de Protection de la Santé Infantile, a précisé que cette campagne ne se limite pas à la rougeole.
« Nous profitons de cette campagne pour vérifier la vaccination contre d’autres maladies également couvertes par le programme national », a-t-il expliqué.
L’objectif est donc d’assurer une immunisation optimale contre plusieurs maladies potentiellement mortelles.
Quels risques pour la population marocaine ?
Le risque principal demeure une explosion des infections, pouvant mener à des complications graves, voire des décès, notamment chez les jeunes enfants et les personnes vulnérables. En cas de propagation accrue, le système de santé pourrait être mis à rude épreuve, avec une surcharge des hôpitaux et des centres de soins.
Des maladies comme la diphtérie et le tétanos peuvent entraîner des complications neurologiques et respiratoires graves, tandis que la coqueluche peut être fatale chez les nourrissons non vaccinés. La poliomyélite, quant à elle, peut provoquer des paralysies irréversibles.
Un appel à la mobilisation générale
Les autorités sanitaires exhortent les parents à faire vacciner leurs enfants sans attendre et encouragent toute la population à se montrer vigilante. Une campagne de sensibilisation renforcée est prévue afin d’inciter à une prise de conscience collective sur les bienfaits de la vaccination et les risques encourus en cas de négligence.
Le Ministère de la Santé appelle également les professionnels de la santé à intensifier leurs efforts pour identifier et vacciner les populations à risque. L’objectif est d’atteindre rapidement le taux de 95 % de couverture vaccinale pour éviter une crise sanitaire majeure.
Le retour en force de la rougeole au Maroc en 2025 met en évidence les dangers de la baisse de la couverture vaccinale. Si des mesures rapides et efficaces ne sont pas prises, le pays pourrait être confronté à la réapparition d’autres maladies éradiquées depuis des décennies. La mobilisation de tous – citoyens, professionnels de la santé et autorités – est essentielle pour prévenir une crise sanitaire d’ampleur. La vaccination demeure le rempart le plus efficace contre ces maladies potentiellement mortelles.
