Samira Sitaïl, actuelle ambassadrice du Maroc en France, a vivement critiqué le système de délivrance des visas Schengen, appelant à des réformes urgentes pour répondre aux « difficultés croissantes » rencontrées par les citoyens marocains.
Les chiffres dénoncent un problème structurel
Lors d’une déclaration récente, Mme Sitail a révélé que sur les 310 057 demandes de visas Schengen déposées en France en 2023, 55 615 ont été rejetées malgré des dossiers jugés complets. Cette situation, qu’elle qualifie de « non conforme », engendre des frustrations croissantes, notamment en raison des coûts élevés assumés par les demandeurs sans garantie de succès.
Outre les refus injustifiés, elle a mis en lumière d’autres obstacles tels que des délais d’attente excessifs, un accès limité aux rendez-vous et le recours fréquent à des intermédiaires payants.
Manque de transparence et mécontentement généralisé
Le point central des critiques de la diplomate réside dans le manque de transparence entourant les décisions de refus. Mme Sitail a souligné que de nombreux demandeurs ne comprennent pas les motifs de rejet, ce qui alimente un sentiment d’injustice.
Elle a également dénoncé les pratiques impliquant des intermédiaires privés, qui exigent parfois des frais supplémentaires pour obtenir des rendez-vous plus rapidement. Ces pratiques entachent, selon elle, la crédibilité du système de visas Schengen auprès des citoyens marocains et, plus largement, africains.
Appel à des réformes immédiates
Mme Sitail a exhorté les autorités européennes à repenser leur politique de visas pour restaurer la confiance et répondre à des attentes légitimes. « La crédibilité du système est en jeu », a-t-elle averti, soulignant que l’absence de mesures correctives pourrait affecter durablement les relations entre l’Union européenne et le Maroc.
Ce plaidoyer intervient dans un contexte où la mobilité entre les deux régions est cruciale pour des raisons économiques, culturelles et diplomatiques. L’appel de Mme Sitail met en lumière un enjeu diplomatique majeur, tout en posant la question de la volonté des États membres de l’espace Schengen d’apporter des solutions concrètes.
Une réponse européenne attendue
Les propos de la diplomate marocaine placent désormais la balle dans le camp des autorités européennes. Alors que les relations entre le Maroc et l’Union européenne reposent sur des partenariats stratégiques, la gestion des visas pourrait devenir un point de tension si les réformes tardent à se matérialiser.
L’évolution de ce dossier sera suivie de près, tant au Maroc qu’en Europe, car il reflète des enjeux dépassant la seule problématique des visas pour aborder la question plus large des rapports Nord-Sud.
