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Les avocats du Maroc annoncent une grève totale à partir du 1er novembre

Les avocats du Maroc annoncent une grève totale à partir du 1er novembre

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Dans une démarche sans précédent, l’Association des barreaux du Maroc (ABAM) a annoncé la suspension complète des activités de défense dès le 1er novembre, en réaction à des réformes judiciaires jugées défavorables aux acquis des justiciables et aux droits des avocats. Par ce mouvement, les avocats expriment leur opposition ferme à ce qu’ils perçoivent comme une tentative de marginalisation de leur rôle essentiel dans le système judiciaire marocain.

Face à ce qu’elle considère comme une « régression législative », l’ABAM appelle l’ensemble de ses membres à se mobiliser pour défendre les droits constitutionnels des citoyens et garantir l’équilibre du système judiciaire. Dans un communiqué, elle met en garde contre les effets d’une réforme menée de manière unilatérale, sans concertation avec les principaux concernés. Cette décision reflète le mécontentement croissant de la profession envers les initiatives du ministère de la Justice, pilotées par le ministre Abdellatif Ouahbi.

Un mouvement de protestation contre des réformes contestées

La décision de l’ABAM est perçue comme une escalade dans un bras de fer qui oppose les avocats au ministère de la Justice. Les révisions envisagées des Codes de procédure civile et pénale sont décrites par l’Association comme des mesures susceptibles de porter atteinte aux acquis de la profession. En dépit de demandes répétées visant à réviser certaines dispositions, le ministre Ouahbi reste intransigeant, ce qui a poussé l’Association à durcir sa position.

Le communiqué de l’ABAM, publié samedi, souligne que cette suspension des activités de défense est sans limite de temps, en attendant une réponse significative de la part du gouvernement. Elle enjoint également les bâtonniers et les Conseils de l’Ordre de coordonner et superviser cette suspension à l’échelle nationale, marquant une unité sans faille parmi les avocats marocains face à cette crise.

Revendications pour une réforme plus équitable

L’ABAM exprime ses inquiétudes quant aux risques que cette réforme fait peser sur les droits des citoyens à un accès juste et éclairé à la justice. Selon elle, la démarche actuelle du gouvernement, qu’elle qualifie de « réforme judiciaire à sens unique », cherche à résoudre les problématiques de la justice au détriment des acquis des professionnels du droit. L’Association prône au contraire une réforme participative et inclusive, prenant en compte les intérêts de toutes les parties impliquées.

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Les avocats réclament, entre autres, un système fiscal plus équitable, l’amélioration des conditions sociales de la profession, y compris une couverture maladie obligatoire, ainsi que le renforcement de l’accès à l’assistance juridique pour les citoyens. Ces revendications sont présentées comme des exigences fondamentales pour garantir la modernisation de la législation tout en préservant les acquis sociaux et constitutionnels.

Un appel au dialogue dans un esprit de responsabilité

L’ABAM réaffirme son attachement au dialogue constructif pour défendre les intérêts des justiciables et des professionnels, tout en préservant l’équilibre du système judiciaire. Elle salue le soutien de ses membres, engagés dans cette lutte pour une réforme qui respecte leur rôle fondamental dans la société. Dans cet esprit, l’Association des barreaux du Maroc appelle l’ensemble des avocats à poursuivre leurs efforts, à maintenir la mobilisation et à rester unis pour atteindre les objectifs de cette lutte essentielle.

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