La production de vin au Maroc pourrait connaître une année difficile en raison de la sécheresse et des restrictions sur l’eau. Selon un récent rapport de Le Monde, les producteurs marocains de vin sont de plus en plus inquiets face à l’avenir de la viticulture dans le pays. Le Maroc est désormais classé par les Nations Unies comme une région souffrant de « stress hydrique », après six années consécutives de sécheresse. Au cours des mois de juillet et août, les températures ont grimpé jusqu’à 50 degrés Celsius, une situation alarmante pour le secteur viticole.
Un avenir incertain pour la viticulture marocaine
Jacques Poulain, un expert en vin français, a exprimé de vives préoccupations concernant l’avenir des vignobles au Maroc. Selon lui, les vignes plantées il y a vingt ans commencent à dépérir, un phénomène directement lié à la sécheresse prolongée et à la pénurie d’eau. Il souligne que les pluies, qui étaient autrefois régulières, ont cessé d’être suffisantes depuis 2018. Ce manque d’eau a contraint les producteurs à puiser dans des réserves d’eau qui, autrefois, suffisaient à irriguer les vignobles au printemps. Cependant, ces réservoirs sont à sec depuis quatre ans.
Le rapport indique également que l’élévation des températures et la rareté de l’eau menacent directement la production de raisins. Jacques Poulain précise que lorsque les températures dépassent 38 degrés Celsius, la sève cesse de circuler correctement dans les vignes, ce qui empêche les raisins de se nourrir. Cette situation compromet non seulement la qualité des raisins, mais aussi la quantité récoltée.
Récoltes en déclin
Un autre point soulevé par le rapport est l’effet dévastateur des vagues de chaleur sur le calendrier des vendanges. Selon Jacques Poulain, neuf jours de chaleur extrême peuvent retarder la récolte de trois semaines, ce qui entraîne une baisse significative du rendement. Là où les vignobles marocains produisaient entre 7 et 10 tonnes de raisins par hectare, ils n’en produisent aujourd’hui plus que 4 tonnes. Ce déclin dramatique pose des défis considérables pour les producteurs de vin, qui doivent désormais envisager de nouvelles stratégies pour faire face à ces conditions climatiques extrêmes.
En conclusion, la viticulture au Maroc traverse une période critique, avec des perspectives sombres pour l’avenir. Les producteurs, confrontés à un climat de plus en plus hostile, doivent repenser leurs méthodes et chercher des solutions durables pour préserver cette industrie importante pour l’économie marocaine.
