À l’approche de la rentrée scolaire, les familles marocaines dont les enfants fréquentent l’enseignement privé sont confrontées à une augmentation préoccupante des prix des livres importés en langues française et anglaise. Les prix de ces manuels essentiels ont grimpé de cinq à dix dirhams selon le type de livre, un surcoût qui survient à quelques semaines seulement du début de l’année scolaire.
Les professionnels du secteur justifient cette hausse par les coûts d’importation élevés. Un libraire, sous couvert d’anonymat, a souligné que « l’importation continue de livres étrangers est de moins en moins justifiable, surtout dans un pays capable de produire des voitures et des avions ».
Le livre « Croque-feuilles », par exemple, a vu son prix augmenter de 11 dirhams, passant de 338 à 359,50 dirhams en un an. En revanche, les prix des livres produits localement, ainsi que ceux des fournitures scolaires comme les cahiers, restent stables voire en baisse.
Hassan El Moutassim, président de l’Association des Libraires du Maroc, a confirmé que cette tendance concerne principalement les manuels scientifiques et littéraires en anglais et en français. Il a ajouté que certains livres autrefois vendus à 100 dirhams coûtent désormais entre 105 et 110 dirhams. Les livres destinés à l’enseignement public, majoritairement produits au Maroc, restent toutefois abordables pour la majorité des familles.
El Moutassim a également évoqué les difficultés logistiques rencontrées par certaines librairies, qui n’ont pas encore reçu tous les ouvrages en raison de la lenteur des imprimeries. Cette situation génère une inquiétude croissante quant à la disponibilité des livres pour la rentrée, particulièrement dans un contexte où le secteur privé pourrait être défavorisé par rapport au public.
Abdelaziz Kouther, président du conseil d’administration de l’Association Marocaine des Libraires, a également confirmé ces hausses, soulignant la nécessité d’une régulation stricte des importations pour éviter la flambée des prix chaque année. Il a insisté sur le fait que les libraires n’ont aucun contrôle sur ces augmentations, qui sont largement dues aux marges bénéficiaires imposées par les éditeurs et aux conditions d’importation.
Enfin, Kouther a remis en question la pertinence continue des livres importés, dont le contenu ne reflète plus les réalités du Maroc moderne, tout en étant proposés à des prix inaccessibles pour beaucoup.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.


