Le président du Front National pour la Sauvegarde de la Raffinerie Marocaine de Pétrole « Samir », El Houssein El Yamani, a accusé les acteurs du marché des carburants de réaliser des profits excessifs atteignant en moyenne 8 milliards de dirhams par an, soit un total de 64 milliards de dirhams depuis la libéralisation des prix en 2016.
El Yamani a expliqué dans une déclaration que, selon les prix du marché international et sur la base de la méthode de calcul avant la libéralisation des prix par le gouvernement Benkirane, le prix du litre de gasoil ne devrait pas dépasser 10,65 dirhams au lieu de 12,20, et celui de l’essence 12,23 dirhams au lieu de 14,40, durant la seconde moitié de juin en cours.
Des Profits Jugés Indécents
Il a insisté sur le fait que tout ce qui dépasse ces chiffres pratiqués avant la libéralisation constitue des « profits indécents » pour les acteurs du secteur. Selon El Yamani, en analysant le prix de vente du gasoil dans les stations aujourd’hui, on peut le diviser en trois parts : 50% pour le prix d’achat sur le marché international, 30% pour les taxes, et 20% pour les distributeurs et importateurs.
En outre, El Yamani a critiqué l’attitude du gouvernement Akhannouch, qu’il accuse de rester passif face aux « dommages graves causés au pouvoir d’achat des Marocains ». Il estime que ces dommages sont en grande partie liés à l’augmentation du prix du gasoil, passé d’une moyenne de 8 dirhams avant la libéralisation à plus de 16 dirhams à l’été 2022.
El Yamani a également dénoncé ce qu’il appelle la « domination des lobbies des carburants sur les marchés et leur contrôle des prix », tout en reprochant au Conseil de la Concurrence de ne pas avoir su imposer de sanctions significatives, ni même mentionner le nom des entreprises impliquées dans les amendes transactionnelles et amiables.
La Solution : Retour à la Régulation et Stimulation de la Raffinerie
Pour El Yamani, sortir de cette situation nécessite un retour à la régulation des prix, une réduction de la pression fiscale et le démantèlement des ententes entre les acteurs du marché. Il propose de stimuler les industries de raffinage du pétrole, notamment à la raffinerie de Mohammedia, qui permettrait de générer un bénéfice de plus de deux dirhams par litre en raffinage. Il suggère également de séparer les activités de distribution des activités d’importation et de stockage pour plus de transparence et de compétitivité.
En conclusion, El Yamani appelle à des mesures urgentes pour remédier à la situation actuelle, arguant que la régulation des prix et l’activation des capacités de raffinage nationales sont essentielles pour alléger le fardeau économique pesant sur les citoyens et restaurer un équilibre juste dans le marché des carburants.
Youssef M. est journaliste web, passionné par le bien-être, le design, la culture et les tendances digitales, il signe des articles authentiques et inspirants qui allient créativité, expertise et curiosité du monde moderne.


