L’huile d’olive, un trésor méditerranéen, est désormais interdite à l’exportation depuis le Maroc. Cette décision, prise par le gouvernement d’Aziz Akhannouch, vise à faire face à la hausse des prix de ce produit vital, consommé en abondance par les Marocains. Dans cet article, nous explorerons les raisons derrière cette interdiction et ses implications sur le marché.
Pourquoi l’Interdiction ?
Les rapports indiquent que le gouvernement d’Aziz Akhannouch a décidé d’interdire l’exportation de l’huile d’olive en raison de la flambée des prix de cette précieuse matière première. Les prix sont prévus atteindre entre 120 et 150 dirhams par litre, en raison de la baisse de la production cette année.
Les Effets sur le Marché
Pour préserver le pouvoir d’achat des Marocains, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime et du Développement Rural, Mohammed Sadiki, a signé un décret interdisant l’exportation de l’huile d’olive. Ce décret attend maintenant la signature du ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mzawar, avant sa publication officielle. L’objectif principal de cette mesure est de faire baisser les prix de l’huile d’olive sur le marché national, en réponse à la forte demande de cette substance par de nombreux pays.
Exceptions à la Règle
Il est important de noter que les produits à valeur ajoutée élevée, ainsi que les olives de table en conserve destinées à l’exportation, ne seront pas affectés par cette interdiction. Rachid Benali, président de la Fédération Marocaine des Olives, a déclaré que cette décision avait été prise à la demande des professionnels afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Il a également souligné qu’après la mise en œuvre de cette interdiction, les prix de l’huile d’olive devraient se stabiliser autour de 85 dirhams par litre. Le Maroc produit environ 150 000 tonnes d’huile d’olive chaque année, dont environ 25 000 tonnes sont exportées.
La Sécheresse et la Production
Le porte-parole a également souligné que la faible production de cette année, due à la sécheresse et à la rareté des ressources en eau, entraînera une hausse record des prix. Il est prévu que les prix dépasseront 120 dirhams par litre. Selon les données du ministère de l’Agriculture, la superficie plantée d’oliviers au Maroc atteint 1,2 million d’hectares, ce qui représente 65 % de la superficie totale des arbres fruitiers dans le pays. La production nationale d’olives est estimée à environ 1,96 million de tonnes. Le ministère continue de développer cette filière dans le cadre de la stratégie « Génération Verte », avec pour objectif d’atteindre 3,5 millions de tonnes de production d’ici 2030.
Croissance et Succès
Selon la même source, cette filière a connu une croissance importante dans le cadre du plan « Maroc Vert », grâce aux superficies plantées et aux aides de l’État dans le cadre du Fonds de Développement Agricole, ainsi qu’aux efforts des professionnels. La superficie d’oliviers a augmenté de 61 % entre 2008 et 2022, et par conséquent, la production moyenne d’olives a augmenté de 209 % au cours de la même période. La filière de production d’olives est également un important pourvoyeur d’emplois, fournissant environ 51 millions de journées de travail par an et contribuant à hauteur de 20 % à la satisfaction des besoins en huiles végétales.
Hausse des Exportations
Les exportations ont connu une augmentation significative, passant de 17 000 tonnes à 31 000 tonnes pour les exportations d’huile d’olive et d’huile de table d’olive, et de 58 000 tonnes à 90 000 tonnes pour les exportations d’olives de table, entre 2015 et 2022. Les transactions de ces deux produits ont atteint 2 milliards de dirhams par an, soit une augmentation d’environ 700 millions de dirhams par rapport à la valeur moyenne des exportations annuelles entre 2003 et 2007.
Impact sur la Balance Commerciale
Ces chiffres ont contribué à équilibrer la balance commerciale en assurant un flux de devises équivalent à 2 milliards de dirhams par an, avec un taux d’exportation de 91 300 tonnes par an d’olives de table, 15 000 tonnes par an d’huile d’olive et 13 700 tonnes par an d’huile de table d’olive. Ainsi, le Maroc se classe troisième en termes d’exportations d’olives de table et neuvième en termes d’exportations d’huile d’olive.
L’interdiction d’exportation de l’huile d’olive au Maroc, bien que nécessaire pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, présente des défis pour l’industrie de l’olive. Il est crucial de surveiller de près l’évolution de cette situation et de prendre des mesures appropriées pour soutenir cette filière essentielle à l’économie marocaine.
