La 17ème édition du Festival méditerranéen de la culture amazighe « Twiza » a débuté jeudi soir à Tanger, sous le thème « Dans le besoin d’un projet culturel alternatif ».
Promouvoir la tolérance et la modernité
Organisée par la Fondation du Festival méditerranéen de la culture amazighe, cette manifestation a pour objectif de promouvoir les valeurs de tolérance, de modernité et de coexistence. Elle vise également à renforcer l’attrait touristique de la ville de Tanger et à animer ses divers espaces culturels.
Une cérémonie d’ouverture riche en événements
La cérémonie d’ouverture, qui se déroule au Centre culturel Ahmed Boukmakh jusqu’au 9 juillet, a été marquée par plusieurs temps forts. Tout d’abord, l’inauguration du salon du livre, suivi du vernissage d’une exposition des artistes Abdelkader Skaki et Mohamed Hasti, ainsi que d’une exposition photographique dédiée aux oiseaux d’eau et aux prairies de Boujemaa Lakrik.
La soirée a également été marquée par le vernissage d’une exposition africaine de la Coopérative des étudiants rwandais pour l’art africain, ainsi que par une exposition intitulée « Pour ceux qui sont passés par ici », célébrant les écrivains, les penseurs et les artistes ayant participé aux précédentes éditions du festival. Enfin, un salon des produits du terroir et de l’artisanat amazigh a été inauguré.
Un projet culturel alternatif pour accompagner le développement du Maroc
Aziz Waroud, le directeur du festival, a souligné que le choix du thème de cette édition est motivé par la conviction que le Maroc a besoin d’un projet culturel alternatif pour soutenir le nouveau modèle de développement et atteindre les objectifs fixés. Il s’agit d’instaurer une véritable renaissance culturelle et économique au Maroc.
Dans une déclaration à la presse, M. Waroud a indiqué que cette édition intervient suite à la décision de SM le Roi Mohammed VI d’établir le jour du nouvel an amazigh comme jour férié national officiel, au même titre que le premier Moharram de l’année de l’Hégire et le Jour de l’An du calendrier grégorien. Le programme de cette édition comprend des rencontres intellectuelles, des spectacles artistiques et des expositions, mettant ainsi en valeur la richesse de la culture amazighe en tant que composante de l’identité marocaine.
Vers une renaissance culturelle moderne
La première conférence abordant le thème de cette édition a réuni des penseurs du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Libye, de Syrie et d’Égypte. Ils ont discuté de la nécessité d’une renaissance culturelle rompant avec le traditionalisme et ouvrant la voie à une modernité en phase avec l’évolution des sociétés.
Animé par le penseur marocain Ahmed Assid, ce séminaire a accueilli la participation du poète syrien Adonis, d’Ibrahim Al Koumi (Libye), de Raja Farhat (Tunisie), d’Amin Zaoui (Algérie) et de Youssef Zaidan (Égypte). Les intervenants ont souligné que l’établissement d’un projet culturel alternatif au sein du monde arabe et de l’Afrique du Nord nécessite, dans un premier temps, de perturber les structures sociales fondées sur l’appartenance tribale, religieuse et idéologique. Ensuite, il faut construire des sociétés fondées sur une véritable démocratie. Ils ont également mis en garde contre la « dictature de la démocratie » qui menace les valeurs morales au nom de la « liberté », ainsi que contre la « tyrannie de l’information », notamment à travers les réseaux sociaux, qui sèment la discorde et sapent la démocratie.
Un programme riche et varié
Le festival propose un programme diversifié, comprenant notamment le 15ème Forum dédié à la mémoire du grand écrivain marocain Mohammed Choukri, sous le thème « Que reste-t-il du pain nu ? ». Un colloque sur « Illuminations sur l’histoire des Amazighs » ainsi qu’une table ronde sur « L’utilité de l’écriture » sont également prévus. Des ateliers destinés aux enfants ainsi qu’une rencontre poétique viennent compléter ce programme.
En conclusion, la 17ème édition du Festival Twiza de Tanger s’annonce comme un événement culturel majeur, mettant en avant la richesse de la culture amazighe et favorisant le dialogue et la modernité.
